Eugénie Bidaut est graphiste et dessinatrice de caractères typographiques. Diplômée de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, site de Rennes, en 2020 et de l’Atelier National de Recherche Typographique (Nancy) en 2022, elle travaille principalement pour et avec des structures culturelles et des organisations militantes. Désormais installée à Bruxelles, elle y enseigne le dessin de caractères et la typographie à l’École Supérieure des Arts (ESA Saint-Luc Bruxelles) et l’Académie Royale des Beaux-Arts. Son travail consiste en grande partie à mobiliser des savoir-faire typo·graphiques pour rendre visibles et lisibles des textes militants n’ayant souvent pas bénéficié d’une large diffusion. Ces savoir-faire vont du dessin de caractères à l’impression en passant par la mise en pages et, parfois, par la traduction ainsi que la mise en forme et le développement d’interfaces numériques. Depuis 2020, d’abord au sein de l’Atelier National de Recherche Typographique puis de la collective Bye Bye Binary, elle mène également une recherche pratique et théorique sur le dessin de caractères en tant qu’outil de démasculinisation et de débinarisation de la langue française et participe à la création de diverses fontes post-binaires.
Catherine Geel est historienne du design, commissaire d’exposition et éditrice. Spécialiste des théories du design et de son histoire, elle dirige le projet problemata.org et mène des travaux sur la modernité critique américaine, le moment radical italien, les écrits de designers et l’historiographie du design au sein du Centre de recherche en design (École normale supérieure, ENS Paris-Saclay et École nationale de Création, ENSCI-Les Ateliers) et à l’École nationale d’architecture, ENSA Nancy.
Maître de conférences en philosophie à l’ENS Paris-Saclay, Claire Brunet est spécialiste des théories du design et de son histoire aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Également traductrice de La place du spectateur et du Modernisme de Manet de Michael Fried, elle poursuit aujourd’hui ses recherches au sein du Centre de recherche en design.
Ensemble, elles ont co-écrit Le design. Histoire, concepts, combats (Gallimard, 2023). Cet ouvrage défend l’idée que penser le design, c’est l’arrimer à des configurations antérieures, le voir en situation, décrire ses tâches circonstanciées, plonger dans une expérience historique.
L’identité graphique et le travail de conception d’Erik Spiekermann font partie intégrante du monde visuel depuis les années 1970. En tant que fondateur de MetaDesign et Edenspiekermann, il a donné aux transports publics berlinois, à la Deutsche Bahn, à l’Economist et à des entreprises telles qu’Audi, Volkswagen et Bosch une apparence distinctive. Son travail a été récompensé par les prix les plus prestigieux d’Europe, notamment par le titre de Royal Designer for Industry (designer royal pour l’industrie) en Grande-Bretagne. FontShop, la première entreprise de vente par correspondance de polices de caractères informatiques, est une de ses initiatives. Ses créations de caractères – dont ITC Officina, FF Meta et FF Real – sont considérées comme des classiques.
Aujourd’hui encore, il est une figure centrale de la scène allemande et internationale du design. Il dirige actuellement un atelier typographique expérimental à Berlin, sous la devise Hacking Gutenberg. Il travaille toujours sur des projets de conception complexes avec Applied Information Group à Londres et conçoit des livres imprimés en lettres pour TOC Publishing Berlin.
L’artiste suisse basé à Berlin a développé sa réputation et ses compétences à travers diverses formes d’art : graffiti, graphisme, animation, lettrage à la main, installations et une approche avant-gardiste
de la typographie. Inspiré par les moments de la vie quotidienne, la ville et sa passion pour le skateboard, l’artiste crée avec l’envie de faire sourire les gens.
La Fanzinothèque genevoise est une archive consultable rassemblant près de 2’000 fanzines, graphzines, livres d’artistes et microéditions. Ces publications d’artistes, amateures, underground, alternatives, insolites et autonomes expriment une liberté et une créativité débridées.
La fanzinothèque vous propose de découvrir des modes d’expressions graphiques spécifiques en fonction des genres et des époques : des graphzines d’impression artisanale, sérigraphie, gravure, riso, tampons, détournements, parodies, subcultures, des lettrages manuscrits, artisanaux ou expérimentaux, des lettres découpées, des photomontages à la photocopieuse ou aidés par l’intelligence artificielle… Des fanzines potaches, politiques, poétiques ou revendicatifs se concentrant sur le contenu ou sur l’esthétique, du très élaboré au volontairement mal fait, jouant des contraintes matérielles, des mises en page ou pliages insolites, adaptation des codes et langages.
Les éditions exposées sont une sélection de fanzines donnant une prépondérance à la typographie et au design graphique.
Modératrice pour la 3e fois à la Journée romande de la typographie. Après des études d’histoire de l’art, Florence Marguerat travaille plusieurs années en tant que journaliste culturelle et collabore avec diverses institutions artistiques. Puis elle rejoint, en 2003, le Département de Communication visuelle de la HEAD – Genève. Maître d’enseignement, elle partage désormais son temps entre des cours théoriques en design et design graphique, un enseignement en atelier, l’accompagnement de projets de Bachelor et l’organisation de workshops pour son département. Parallèlement, elle poursuit des projets de rédaction et d’édition dans le domaine de la création contemporaine. Au fil des expériences, lectures et rencontres qui jalonnent son parcours, elle a affûté son regard dans le champ du design graphique et suit avec intérêt les transformations de ce dernier.